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Au sommet du Mont-Blanc malgré leur handicap (mise en ligne : 05/07/2020)

Samuel Ferber, Luc Méheux et Benjamin Tomé sont tous les trois amputés. Un trio qui tentera de grimper le plus haut sommet d’Europe, du 12 au 14 juillet.

« L'ascension du mont Blanc, c'est un fantasme depuis que j'ai 10 ans », confie, émerveillé, Benjamin Tomé. A 33 ans, cet Alsacien s'est lancé un défi hors norme : grimper le plus haut sommet d'Europe alors qu'il est amputé d'une jambe depuis quinze années, à la suite à une infection nosocomiale. Un rêve que le vice-champion de France handisport d'haltérophilie va tenter de réaliser avec deux autres sportifs handicapés du 12 au 14 juillet.

L'Alsacien Samuel Ferber, 35 ans, amputé du tibia depuis « un accident de moto survenu en 2015 », fera partie de l'aventure, tout comme le Franc-Comtois Luc Méheux, 40 ans, lui aussi amputé du tibia, depuis 2014.

Trois hommes qui vivent au quotidien avec une prothèse conçue par l'entreprise haut-rhinoise Welter. Une société justement à l'initiative de ce pari grandiose. « Nous souhaitons démontrer que, malgré le handicap, on peut réaliser de grandes choses et repousser les limites », explique Anthony Schubnel, orthopédiste au sein de la firme Welter. Un praticien passionné d'alpinisme à l'origine du choix du mont Blanc : « Il nous fallait un site symbolique pour fédérer autour de notre projet », justifie-t-il. Depuis septembre, ce spécialiste encadre les tests subis par les trois grimpeurs amateurs pour s'assurer de leurs capacités mentales et physiques.

Avec la collaboration du club alpin de Colmar (Haut-Rhin), Samuel, Benjamin et Luc ont effectué des tests de randonnée et d'endurance sur de la neige, de la glace et des rochers. « Nous devons nous préparer à affronter tous types de surfaces avec en prime 600 m d'escalade sur des roches glissantes et givrées », témoigne Samuel Ferber. Luc Méheux, lui, redoute la blessure : « A cause de l'altitude, nos moignons peuvent gonfler et lorsqu'ils appuient sur la prothèse, cela peut provoquer des douleurs atroces, voire des saignements. »

« Pour moi, ils ont déjà gagné.Ils font preuve d'une détermination et d'un courage admirables », assure leur orthopédiste. Présent avec des collègues, un infirmier et des médecins, lors de l'ascension le week-end prochain, Anthony Schubnel « espère aussi pouvoir profiter de cette performance sportive pour tester les prothèses réalisées par [son] entreprise. Les conditions extrêmes, à 4 810 m de haut et par - 20 oC, vont nous permettre de voir comment nos équipements résistent ». Après une ultime course de préparation, vendredi, Luc, Benjamin et Samuel se lanceront à l'assaut du mont Blanc dans tout pile une semaine, avec pour objectif de « démontrer que la haute montagne n'est pas réservée aux valides », promet Samuel Ferber.